Pour élaborer le projet de la loi de Finances 2025 (PLF 2025), le premier argentier de l’Etat et toute son équipe ont dû composer avec deux contraintes majeures : l’inflation et la détérioration du pouvoir d’achat, causée par l’augmentation des prix dans les marchés internationaux. Un état de fait accentué par un appareil de production nationale, rigide, qui peine à répondre, rapidement et efficacement, à la demande locale en pleine expansion. C’est ce qui ressort de la première lecture faite par l’expert en questions géoéconomiques et financières, Mahfoud Kaoubi, du projet de la loi de Finances 2025.
Dans cette conjoncture défavorable, dit l’invité de l’émission « L’Invité du jour » de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, « l’État se voit dans l’obligation de répondre à la nécessité de venir en soutien au citoyen et préserver son pouvoir d’achat, notamment les couches vulnérables, en l’absence d’une cartographie numérique qui aide le Gouvernement à cibler les nécessiteux via un système qui est jusque-là jugé injuste, couteux et qui nuit à l’économie nationale ».
En effet, indique M. Kaoubi, d’une manière ou d’une autre, nous sommes dans une logique de dépense qui va être prise en charge, non sans impact négatif, par la loi de Finances de l’exercice 2025, où le budget de l’Etat a augmenté de 9.9%.
Le budget de la l'exercice 2025, présenté récemment à la Commission des Finances et du budget de l’APN, a également augmenté en conséquence à la revalorisation des salaires de certains secteurs, des pensions et des bourses des étudiants, ainsi que des transferts sociaux qui ont évolué de 27% du budget de l’État.
Le poids de ces transferts reste, selon M. Kaoubi, important dans les équilibres et pose un souci en contribuant à causer le déficit budgétaire qui augmentait par voie de conséquence depuis 2020. Ceci explique, déduit-il, que la variance des dépenses est plus importante que la variance des recettes qui traduit un déficit avoisinant les 50%.
Maintenir une croissance à 4.5%
D’une manière globale, l’expert rappelle que cette augmentation du budget étatique pour la 4e année consécutive répond aux besoins de financement de l’économie nationale, pour booster et maintenir la croissance, à 4.5% pour l’exercice 2025.
La deuxième chose, selon l’analyste, à part quelques réajustements par rapport aux taux de recouvrement et la gestion de certains impôts, la plus-value sur certains mobiliers et d’autres dispositions visent à élargir l’assiette fiscale. Et d’ajouter que l’augmentation du budget de l’équipement est d’une manière relativement sensible comparativement aux autres années.
« L’objectif est de soutenir les investissements dans le domaine des grands projets, d’une part, et de rattraper les projets d’équipements en arrêt, dans quelques wilayas, où les écarts et les insuffisances sont répertoriés, afin d’ajuster ce qui est nécessaire », explique-t-il.
S’agissant du budget de fonctionnement, le chapitre de revalorisation salariale incluant l’éducation, l’enseignement supérieur et la santé, qui ont vu leurs régimes indemnitaires révisés, ainsi que la bourse des étudiants, impacteront le budget et font naitre des besoins en matière de dépense, a souligné l’invité de la Radio Algérienne.
Et de rappeler que dans le volet équipements, les grands projets déjà initiés (les mines, le rail nord-sud, le projet de numérisation, etc.), qui doivent être parachevés et sur lesquels mise le gouvernement, sont en grande partie financés par le trésor.
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