Rabah Sellami: « le mix énergétique passe par la rationalisation de la consommation »    

Rabah Sellami: « le mix énergétique passe par la rationalisation de la consommation »    

24/02/2025 - 13:34

Le dossier du mix énergétique est rouvert en Conseil des ministres, hier dimanche, durant lequel le président de la République a passé en revue l’état des lieux et donné des orientations pour accélérer la cadence des actions lancées depuis deux ans déjà.

L’un des objectifs est de réduire la l’utilisation du gaz dont la consommation qui a atteint 52% de la production nationale (augmentation de 6%) qui selon l’expert Rabah Sellami, est un taux relativement élevé, voire menaçant la part de l’exportation à la lumière de la politique de diversification de l’économie hors hydrocarbures.

« Aujourd’hui il est question de rationaliser l’utilisation de l’énergie, en économiser et éviter le gaspillage et ce, pour préserver nos ressources, notamment le gaz naturel », indique le président du Commissariat .aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, invité, ce lundi de l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3, de la Radio algérienne.

« Il faut savoir, dans ce contexte, que la politique nationale de développement ainsi que l’économie ainsi que l’économie de l’énergie devient cruciale, et ce pour réussir la transition énergétique, qui de plus, repose sur deux aspects importants dont l’un est l’efficacité énergétique qui exige de rationaliser l’utilisation du gaz naturel », explique-t-il

Rationaliser la consommation interne

Pour cela, rappelle l’’intervenant, la maitrise de la consommation de l’énergie a été « abordée dès le début des années 2000, à travers une loi qui s’inscrivait dans le cadre de la rationalisation de l’utilisation de l’énergie dans plusieurs secteurs », citant les plus énergivores, comme « le résidentiel et le tertiaire qui se positionnent en première position avec environ 45% de la consommation globale ». Et pas que, car « le secteur des transports consomme 36%, suivi du secteur de l’industrie ».

« Ces secteurs sont inscrits dans ladite loi à travers plusieurs actions à mettre en œuvre afin d’arriver à réduire leurs consommations énergétique ».

Parmi ces actions menées dans ce sens, M. Sellami, cite, en exemples, l’utilisation de l’isolation thermique des parois des immeubles et des bâtiments, l’utilisation de l’éclairage de basse consommation à LED qui a un grand potentiel de réduction de la consommation.

Il y a aussi, ajoute-t-il, le développement de l’utilisation des équipements électroménagers à haute efficacité énergétique, en respectant une classification par rapport à l’économie de consommation. De même pour le déploiement de certaines solutions économes de l’énergie comme les chauffe-eaux solaires qui permettent de gagner de l’énergie fossile destinée aux chauffages. .

Dans le secteur des transports, l’Algérie a développé, poursuit l’invité de la radio, l’utilisation du GPL-C qui permet, à la fois, de préserver la qualité de l’air notamment dans les zones urbaines et les villes ainsi que de réduire la part de l’essence. Dans le domaine de l’Industrie, il y a l’audit énergétique pour les grands consommateurs énergétiques.  

Un modèle énergétique  national en voie d’élaboration

Un travail sur le modèle énergétique national est en cours d’étude, révèle l’orateur, précisant qu’« un groupe de travail multisectoriels se penchait, depuis deux ans, au niveau du ministère de l’énergie ». Ce groupe chargé, dit-il, d’élaborer un modèle de consommation national, définir un mix énergétique national et de mettre en place une stratégie de transition énergétique ».

« Ce groupe de travail est composé des principaux acteurs dans le domaine énergétique dont les grandes compagnies de l’énergie ainsi que le Commissariat aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, coordonné par le ministère de l’Energie, en collaboration des secteurs  de l’industrie, de la recherche scientifique, ainsi que des Finances.

« Le modèle énergétique est en voie d’élaboration pour asseoir cette stratégie nationale d’efficacité énergétique, et avancer d’une manière sûre afin d’atteindre les objectifs de cette transition énergétique qui sont bien évidemment la sécurité énergétique, honorer les engagements climatique ou commerciales à l’échelle internationale », explique l’intervenant. 

« On a commencé à travailler, détaille-t-il, sur le programme des centrales solaires dès 2011, dont une partie est à mi-chemin. En raison des modifications apportées au schéma directeur mais en 2021, il y eu le plan du gouvernement dans lequel est inscrit le projet des 15 000 Mégawatts à l’horizon 2035 et ce pour la production de l’électricité à partir du soleil ».

Et d’ajouter que « la production a jusque-là atteint 600 Mégawatts et hors hydroélectricité elle est à 472 Mégawatts. Puis en 2023, un giga-projet algérien de l’énergie renouvelable est lancé à l’objet de produire 3,2 Gigawatts ».

« Aujourd’hui on est à 1% de part d’énergie renouvelable pour atteindre quelque 13% à l’avenir », indique le Commissaire à l’efficacité énergétique, mettant l’accent sur le développement de l’hydrogène vert. 

Radio Algérie Multimédia