Le long-métrage documentaire «La Saoura, un trésor naturel et culturel» du réalisateur Redouane Tahri de la wilaya de Bechar, a été projeté, jeudi soir à Alger, à l'occasion de l'inscription du parc culturel de la Saoura sur la liste du patrimoine culturel national.
Cette œuvre exploratoire, produite avec le soutien du ministère de la Culture et des Arts, offre une vision artistique et cognitive de la Saoura, à travers une relecture de l'histoire et de la richesse de cette région du Sud-Ouest de l'Algérie, tant sur le plan naturel que culturel, dans un contexte national qui conforte la place du patrimoine en tant qu'élément central dans la construction de l'identité collective et la préservation de la mémoire historique des Algériens.
Décliné en deux parties, l'une consacrée à la nature et l'autre à la culture, le film met en lumière, dans sa première partie, les différentes espèces animales qui vivent dans le désert, les montagnes et les vallées de la région depuis des milliers d'années, pour la plupart méconnus, y compris des habitants de la région, à l'instar des gazelles, des faucons, des lézards, des chacals, des loutres communes, des martins-pêcheurs d'Europe, des fennecs et autres. La seconde partie, quant à elle, met en avant le legs culturel comprenant des gravures rupestres, des fossiles, des tombes antiques et autres.
Le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, qui a assisté à la projection du film, a précisé que l'inscription jeudi du parc de la Saoura «riche de son patrimoine culturel matériel et immatériel, mais aussi de son patrimoine naturel», sur la liste du patrimoine culturel national «intervient parallèlement à la visite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune dans la région de Béchar, marquée par une dynamique économique», soulignant que «la culture et l'environnement accompagnent cette importante dynamique».
Expliquant sa vision de la Saoura dans ce film documentaire, le réalisateur Redouane Tahri a déclaré que cette région «à l'histoire enracinée, renferme un précieux héritage et une riche biodiversité», se réjouissant de l'inscription du parc culturel de la Saoura sur la liste du patrimoine culturel national.
Après avoir appelé à «la réintroduction des espèces animales disparues de cette région, dont l'oryx gazelle et l'autruche», le réalisateur a affirmé que «la faune de la région est non seulement un patrimoine naturel de l'Algérie mais du monde entier», citant, à titre d'exemple, la loutre commune, qui est «la seule espèce au monde vivant dans une zone saharienne» et le poisson Apricaphanius saourensis, une espèce endémique à l'Oued Saoura».
Photographe spécialiste du Sahara qui parcourt depuis des années la région de la Saoura, Redouane Tahri, a documenté, à travers son entreprise de production «Wild Algeria» (l'Algérie sauvage), la nature de la région à l'aide d'appareils numériques diurnes et nocturnes, de drones et d'autres technologies, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'il partage sur les réseaux sociaux tout ce qui a trait à la diversité culturelle et naturelle de la région.
Redouane Tahri, également chercheur dans la faune saharienne et réalisateur de films documentaires, avait découvert, en juillet 2024, le poisson Apricaphanius saourensis, espèce endémique à l'Oued Saoura, dans un cours d'eau de l'Erg occidental, inscrit sur la liste rouge des espèces aquatiques menacées d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
APS