À l’occasion du 80e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 perpétrés par la France coloniale, les historiens, malgré l’opacité persistante autour des archives, continuent de mettre au jour les atrocités commises par l’une des armées les plus barbares de l’histoire moderne. Tout au long des 132 années de colonisation, la France a multiplié les actes de barbarie pour mener à bien ses projets d’épuration ethnique et de pillage des ressources.
« Le nazisme n’a pas fait ce que la France a fait en Algérie pendant les 132 ans de colonisation », a affirmé ce jeudi le journaliste et écrivain Kamel Beniaiche, invité de l’émission « L’Invité du jour » de la Chaîne 3, de la Radio algérienne, à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire.
En retraçant les crimes perpétrés depuis l’invasion de 1830, M. Beniaiche s’est attardé sur les massacres du 8 Mai 1945, sujet central de ses recherches. Il a rappelé qu’au-delà de la répression sanglante des manifestations pacifiques, où des citoyens algériens revendiquaient l’indépendance, la France coloniale avait entrepris ce qu’il qualifie de « tentative génocidaire et d’épuration ethnique » durant cet épisode traumatique.
Pour appuyer ses propos, l’écrivain cite les moyens militaires déployés : « Douze bâtiments de guerre mobilisés depuis le port de Toulon, 30 avions de combat, dont douze A24 venus du centre de Meknès, douze B26 en provenance du centre d’instruction d’El Jadida en Tunisie, et six P39 transférés depuis Reghaïa ». Cette flotte aérienne a largué des tonnes de bombes sur des milliers de douars, dont, selon lui, « des centaines ont été complètement rayés de la carte ».
Kamel Beniaiche insiste également sur le fait que les événements du 8 Mai 1945 ne se sont pas limités aux villes de Guelma, Sétif et Kherrata. De nombreuses autres régions du pays ont été ciblées, bombardées, et ont vécu des heures particulièrement sombres, a-t-il rappelé.