Ces propos ont été tenus lors d’une interview exclusive accordée à Radio algérienne, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire des massacres du 8 mai 1945. M. Goudjil y a livré une analyse directe et sans détour des contextes politique et social ayant mené à la décision d’opter pour la lutte armée.
Il a insisté sur le fait que ces événements ont marqué un tournant décisif dans l’évolution de la lutte politique vers une action armée organisée. Il a rappelé que des structures révolutionnaires, comme l’« Organisation spéciale » (OS), ont émergé de cette prise de conscience. « En 1947, nous avons commencé à structurer le combat. C’est ainsi que l’Organisation spéciale a vu le jour, avec pour objectif de préparer le jour de la libération », a-t-il déclaré.
Évoquant la trajectoire révolutionnaire, le président du Conseil de la nation a mis en lumière le rôle déterminant de Mustapha Ben Boulaïd, qui a refusé la décision de geler l’OS après sa découverte par les autorités coloniales en 1950.
« Ben Boulaïd s’est opposé fermement à cette décision. Il avait des hommes et des armes, en particulier dans les Aurès », a-t-il souligné.
Le président de la République a redonné à l’Algérie l’esprit du 1er Novembre
Salah Goudjil a, à l’occasion, salué les choix politiques du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, estimant qu’il incarne la continuité de l’esprit du 1er Novembre 1954.
« Le président Tebboune s’est présenté en homme libre, sans étiquette partisane. Il a tendu la main à tous, affirmant que l’Algérie appartient à tous ses enfants », a-t-il déclaré, en rappelant la portée symbolique du choix du 1er novembre pour organiser le référendum constitutionnel de 2020.
Le président du Conseil de la nation a appelé, par ailleurs, à enseigner aux jeunes générations l’histoire véritable de l’Algérie, regrettant l’oubli de grandes figures de la lutte pour l’indépendance, comme le martyr Si Mohamed Bouazza. « Il fut l’un des premiers à défendre la liberté d’expression, à rejoindre la lutte armée, et il est tombé en martyr en 1958. Mais aujourd’hui, son nom est oublié, même dans son propre village », a-t-il déploré.
À l’issue de cette rencontre, Salah Goudjil a laissé un message émouvant dans le livre d’or de Radio Algérienne, exprimant sa reconnaissance envers cette institution médiatique nationale. « Je remercie la Radio Algérienne de m’avoir offert l’opportunité de parler du passé glorieux de notre pays. Je souhaite qu’elle demeure la voix du peuple et le gardien de la mémoire nationale. »
La rencontre s’est conclue par un geste symbolique : le directeur général de Radio Algérie, M. Adel Salakdji, a remis au moudjahid Salah Goudjil le bouclier honorifique de l’institution, en reconnaissance de son engagement militant et de sa contribution à la préservation de la mémoire nationale.