Le moudjahid et cinéaste Mohamed Lakhdar-Hamina, décédé vendredi à l'âge de 95 ans, a été inhumé, samedi après-midi, au cimetière de Sidi Yahia à Alger, en présence du président du Conseil de la nation, M. Azzouz Nasri, du conseiller du président de la République chargé de la Direction générale de la communication, Kamel Sidi Said, du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, ainsi que des moudjahidine et des personnalités du monde de l'art et du cinéma.
Acteur, réalisateur et producteur, le défunt a marqué le cinéma algérien durant plus de 50 ans, laissant derrière lui une œuvre prolifique à la grandeur de l'Histoire de l'Algérie et de la richesse de sa culture.
En 1965, il tourne son premier long-métrage "Le vent des Aurès" avec la grande Keltoum (Aicha Adjouri 1916-2010), époustouflante dans le rôle d'une mère désemparée errant entre les prisons et camps de concentration de l'armée coloniale française, à la recherche de son fils embarqué dans une rafle par la police coloniale.
"Le vent des Aurès" sera alors couronné du Prix de la première œuvre au Festival de Cannes en 1967, marquant ainsi la présence du cinéma algérien sur la scène internationale.
En 1968, il tourne "Hassen Terro" interprété par le regretté "Rouiched" (Ahmed Ayad, 1921-1999), un deuxième long métrage qui lui ouvrira la porte de la popularité en Algérie, pour récidiver en 1972 avec le film "Décembre", qui dénoncera l'abjection et la barbarie de la torture adoptée par l'armée coloniale française comme mode de fonctionnement.
En 1974, Mohamed Lakhdar-Hamina réalise "Chronique des années de braise", une grande fresque historique, partagée en six tableaux: depuis les premiers mouvements de résistance jusqu'à la glorieuse Révolution de Novembre 1954, une épopée d'une grande force visuelle qui remportera la Palme d'or au Festival de Cannes en 1975.
APS