Ilham Kabouya : « le plan de prévention contre les feux de forêt sera mis en œuvre après l’Aïd El Fitr »  

23/03/2022 - 10:50

 « Le plan de prévention contre les feux de forêt entre dans sa phase finale. Il se sera mis en œuvre juste après l’Aid El Fir, soit le mois de mai prochain », indique ce mercredi  Ilham Kabouya, Directrice de la protection de la faune et de la flore, à la Direction Générale des Forêts (DGF), dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

« Il y a une réflexion qui a été menée, il y a eu d’abord le conseil interministériel de 15 aout 2021 qui a été consacré au bilan des incendies de foret où une instruction été donnée au ministre de l’agriculture, à travers la DGF, pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie de prévention et de lutte contre les incendies, qui se veut inclusive et qui prend en compte la société civile et les populations locales », rappelle la responsable.

« La réflexion a été donc menée, le document est prêt  », souligne la spécialiste, en précisant que «  des séances de travails sont entrain de se dérouler en ce moment au niveau de notre tutelle pour finaliser ce plan d’action ».

Ce plan contient des dispositions afin de  prévenir plus efficacement les feux de forêts durant la prochaine saison d'été. « Elles consistent en premier lieu à faire bénéficier les jeunes habitants dans les villages situés à proximité des massifs forestiers de formation pour qu'ils puissent entamer la première intervention contre les feux de forêt et protégeront ainsi leurs vergers ou leur terrains agricoles »,  précise la directrice de la protection de la flore et de la  faune auprès de la DGF.

En plus de cette mesure, les walis ont été instruits depuis plusieurs mois pour l'installation au niveau des massifs forestiers de points d'eaux additionnels pour permettre aux hélicoptères et à certains avions bombardiers de s'approvisionner en eau en cas d'incendie, a ajouté Mme Kabouya.

 Le pays détient une cartographie déjà existante, mais qui a besoin d'être élargie

S'agissant des autres mesures entamées pour prévenir les incendies, Mme Kabouya a mis en exergue l'importance de l'élargissement de la cartographie des incendies pour englober tout le territoire national. « Le pays détient une cartographie déjà existante, mais qui a besoin d'être élargie notamment par l'amélioration des cartes de sensibilités aux incendies des forêts et l'amélioration de la surveillance par rapport à l'alerte», a expliqué l'intervenante.

Elle a souligné, dans le même cadre, que la cartographie existante comporte les zones de sensibilité aux incendies de forêts  basées sur la récurrence des feux, précisant que des mesures sont en cours en coordination avec l'Office national de la météorologie pour élargir cette cartographie.

La responsable auprès de la DGF a estimé, en outre, que l'installation de caméras de surveillance dans certains massifs forestiers éloignés, serait bénéfique et pourrait prévenir les feux de forêts.  Cette mesure viendrait compléter la surveillance effectuée à travers les postes de vigie, notamment dans certains sites éloignés, a-t-elle fait observer.

Tout en assurant que le nombre des saisonniers demeure encore inférieur aux besoins, Mme Kabouya a loué la participation active des Scouts musulmans algériens dans les actions de prévention, à travers la mise en place de campements dans les massifs forestiers éloignés ou ils bénéficient de formation notamment sur les premières interventions à effectuer en cas d'incendie.

La Directrice de la protection de la faune et de la flore à la DGF indique que notre patrimoine forestier est carrément en danger. «  Dans certaines wilaya,  il y a énormément de dépérissement des essences forestières, même si ces dépérissements sont signalés un peut partout, dans toutes les régions », regrette telle.

Arguant ces dires, l’intervenante, ajoute que « certaines wilayas sont aujourd’hui dans un état préoccupant, notamment Djelfa, Batna et Saida où  il y a énormément de maladies déclarées sur les arbres, suite au manque d’eau qui a rendu ces massifs très vulnérables ».

S'agissant du barrage vert, Mme Kabouya a affirmé que la réhabilitation de cette bande qui concerne 13 wilayas du pays et environ sept millions de personnes se fera avec une nouvelle approche consistant à faire impliquer  concrètement la population locale.

« La nouvelle approche consiste à aller vers la politique agro-pastorale combinant l'agriculture et l'élevage pour inciter la population qui vit dans ces wilayas de participer activement dans la plantation » a-telle expliqué, ce qui permettre sa réhabilitation et de stopper l'avancée du désert.

466 associations ont déjà signé des conventions sur 43 wilayas

La responsable estime que c’est les conséquences des changements climatiques qui perturbent la flore d’une manière générale. De ce fait, dit-elle, « nous travaillons, en étroite collaboration avec nos scientifiques, sur des essences qui résistent à la sécheresse et aux incendies de forets » en précisant que le patrimoine forestier doit passer par une gestion durable où chaque forêt doit être doté d’un plan de gestion pour la préserver et la valoriser.

Toujours dans le même ordre d’idées,  l’intervenante fait savoir que  dans le programme  de la DGF, 2021-2024, « nous avons prévu de planter 30 000 hectares. Pour la compagne de cette année, nous avons planté  déjà 10 millions de plants ».

Pour la bonne marche de ce programme ambitieux, Ilham Kabouya, indique que « 466 conventions ont été signé avec des associations sur 43 wilayas », en précisant que « c’est une première et nous allons continuer ».

L’intervenante souligne que « des parcelles de terrain, dans le domaine forestier national, ont été mises à disposition des associations, expliquant que c’est  la DGF qui assure la fourniture des plants et un encadrement technique. « Il ne suffit pas de mettre des plants en terre, il y a aussi tout le suivi qui se fait par la suite et c’est ce qui va assurer la réussite de ces plantations et la pérennité de nos forêts », dit la spécialiste, qui souligne que « le rôle de la société civile est aujourd’hui prépondérant car l’administration forestière ne peut pas tout faire toute seule ».