Le président du Croissant-Rouge Sahraoui, Yahia Bouhbini a dénoncé, mercredi, le refus du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) des Nations Unies d'allouer des aides humanitaires pour répondre aux besoins minimaux des réfugiés sahraouis.
M. Bouhbini a indiqué dans une déclaration à l'APS, que l'agence onusienne avait refusé d'accorder ces aides en dépit de "la demande soumise par le Haut commissariat pour les Réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) en Algérie, d'apporter plus de subventions à cette catégorie vulnérable, en joignant la demande de justificatifs convaincants".
Les réfugiés "souffrent d'une dégradation de la situation humanitaire, notamment en raison des conséquences désastreuses de la pandémie du Covid-19 et la nouvelle vague de déplacement de milliers de civils après la reprise de la guerre au Sahara occidental, en plus de la réduction à 50% du volume des parts alimentaires mensuelles fournies ces derniers mois", a-t-il expliqué.
Durant juin courant, le PAM ne sera en mesure de fournir que 7% de la ration alimentaire mensuelle à ces réfugiés, tandis que 35% de la ration proviendront des stocks d'urgence qui sont d'ailleurs sur le point de s'épuiser.
Le constat étant fait, "l'agence onusienne a exclu le Sahara occidental de ces aides, au moment où elle a décidé d'allouer plus de 100 millions de dollars d'aides aux foyers de famine en Afrique et au Moyen-Orient", a-t-il déploré.
"Les conflits armés, la sécheresse et les troubles économiques demeurent les principaux facteurs à l'origine de l'insécurité alimentaire pour les pays bénéficiaires, outre les conséquences de la crise ukrainienne", a fait savoir M. Bouhbini.
Malgré l'augmentation des prix des produits alimentaires et du fret maritime consécutivement à la crise ukrainienne, ou encore le phénomène de l'inflation qui secoue les économies mondiales, "il n'y a pas eu, en contrepartie, d'augmentation des contributions des pays donateurs, ce qui a entraîné une augmentation du déficit, qui était de l'ordre de 20 % avant la crise".
"Il y a aujourd'hui un déficit de près de 50%. Le PAM avait estimé les besoins alimentaires des réfugiés sahraouis pour l'année 2022 à 19 millions USD, mais il a revu ses estimations à la hausse les établissant à présent à 34 millions USD", a-t-il dit.
"Cette grave situation a entraîné une augmentation de la malnutrition dans les camps de réfugiés, à l'origine de l'apparition de nombreuses maladies telles que l'anémie chez les groupes vulnérables, notamment les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes et les femmes en âge de procréer", a-t-il fait savoir, soulignant que "la situation s'est aggravée ces derniers mois".
APS