« Notre objectif rapide est d’être pratiquement proactif. C'est-à-dire réagir rapidement pour que l’adaptation aux défis majeurs mondiaux, comme les calamités naturelles, doit-être mise en place», a laissé entendre, ce jeudi, le ministre de l'Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, évoquant une nouvelle stratégie agricole basée sur l'obligation de résultats.
Selon l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, cette stratégie repose prioritairement sur les filières stratégiques des céréales et du lait. Comprendre par là développer la culture saharienne et optimiser le rendement de toutes les parcelles arables à l'échelle nationale.
« Le ministère de l’Agriculture a reçu plus de 3000 demandes d’investisseurs pour la culture saharienne », a indiqué M. Henni, précisant que les céréales profitent d’un important volume. Il a aussi annoncé le lancement de la culture des plantes oléagineuses sur pas moins de 45 000 hectares à l’échelle nationale.
Souffrant de calamités naturelles, les agriculteurs touchés la saison écoulée sont toujours suspendus à des indemnisations qui tardent à venir. L’Invité de la rédaction a assuré que son département « ne peut laisser ces agriculteurs victimes de calamités naturelles », indiquant que « des dispositions sont prises pour statuer sur ces cas, via des commissions qui aborderont prochainement le travail d’évaluation des pertes de chacun, afin de les indemniser en nature », à l’instar des victimes des incendies précédents.
Mettre à jour la CNMA
Par ailleurs, les agriculteurs victimes de la sécheresse souffrent également du problème de lenteur en indemnisation imputée en grande partie à la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui ne considère, toujours, pas la sécheresse comme une "calamité naturelle".
Pour y pallier, M. Henni informe que le dossier est, en effet, ouvert, car la CNMA doit disposer d’un ancrage juridique pour commencer à indemniser les agriculteurs. « Il faut obligatoirement intégrer la problématique de calamité naturelle dans la nomenclature de la Caisse », assure-t-il.
Ce sont là, rappelle-t-il, certains aspects des principaux défis majeurs auxquels est confronté le département de l’Agriculture.
« Nous sommes devant des défis majeurs, telles les problématiques climatiques et de sécheresse récurrentes sur nombre de zones sur le continent », a-t-il noté, reconnaissant l’effet dévastateur de la hausse de la température sur l’environnement mondial, à l’image du Canada où il y a eu 400 mille hectares de terres arables sont brulés et 30 mille personnes déplacées.
Quelle feuille de route ?
Pour cela, une feuille de route est établie à l’optique de s’adapter à une situation géostratégie mondiale qui, nous impose, selon l’invité de la Radio, « une vision vraiment appropriée et précise sur l’avenir de notre pays, en comptant sur nos propres capacités. »
Aujourd’hui, l’Algérie est forte économiquement, dit-il, en référence aux indicateurs qui plaident pour le projet d’adhésion aux BRICS, en voie de concrétisation.
Selon lui, il y a cependant des priorités dans le sillage de cette stratégie, soulignant que cette feuille de route s’articulant sur des éléments clés notamment les données statistiques qui s’appuient sur le recensement du cheptel, l’identification et la géolocalisation de toutes les parcelles de production agricole stratégique de large consommation, ainsi que la mise en place d’un dispositif de numérisation à l’ensemble des secteurs.
« Nous allons la clôturer avec le recensement général de l’agriculture, prévu en octobre 2023, et dont les crédits nécessaires sont déjà mis à contribution. », a-t-il révélé.
Rappelant que le dernier recensement datait de 2001, cet écart de temps, permet, selon le ministre « d’avoir en 2023 une vision beaucoup plus précise de ce que nous souhaitons ».
Dans cette optique, l’intervenant évoque également le processus de modernisation du secteur en rapport avec d’autres ministères, considérant le ministère de l’Agriculture comme un département horizontal, c’est-à-dire, qui travaille avec plusieurs ministères dont celui de l’Energie, de l’Intérieur, du Commerce, de l’Industrie, de l’Environnement pour ce qui est des zones humides et les herbes protégées.
Efficacité et obligation de résultats
Selon le ministre de l’Agriculture, cette vision globale va « amener à l’obligation de résultats ». Ce qui est d’après lui est « lié à des programmes qui s’appuient sur des contrats de performance au niveau de chaque wilaya qui permet d’évaluer le travail au niveau décentralisé », citant en priorité : les céréales et le lait.
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