La ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, a affirmé, lundi depuis la wilaya de Djelfa, que l'Etat avait mis en place des procédures et des mesures stratégiques, institutionnelles et règlementaires pour lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse dans notre pays.
Donnant le coup d'envoi d'une Journée d'information sur le phénomène de la désertification, organisée au siège de la wilaya à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement (5 juin), Mme Dahleb a souligné que "dans le cadre de la planification de la lutte contre les risques climatiques, un plan national de la sécheresse a été élaboré et adopté, outre le renforcement du système juridique par la loi relative à la lutte contre les risques majeurs".
La ministre a, en outre, indiqué que son département ministériel s'attelait, sans relâche, à la lutte contre les différents défis environnementaux auxquels fait face l'Algérie, à la lumière de la transformation écologique que connait le monde, marquée par la problématique d'une demande de consommation croissante et de diminution des ressources naturelles", et ce, à travers "l'activation des politiques nationales environnementales qui reposent sur le développement durable et le nouveau modèle économique basé sur la richesse humaine, les compétences, et l'implication de la société civile et de toutes les catégories de la société".
Et d'ajouter que "l'Algérie a consacré d'importants investissements en vue de protéger l'environnement de tous les dépassements et violations, en mettant en place différentes mesures notamment en ce qui concerne son engagement de lutter contre les changements climatiques via son Plan national Climat 2020-2030 (PNC), étant un outil d'application de la politique nationale décennale visant à lutter contre le changement climatique et à développer une économie verte".
Et de préciser dans ce cadre que "l’Algérie jouit d’une expérience réussie en matière de lutte contre la désertification et la dégradation des sols, notamment le projet du barrage vert, qui constitue la forteresse environnementale de l’Algérie", soulignant que l’initiative du Gouvernement algérien portant relance de ce projet majeur, en vue de son élargissement sur une superficie de 4,7 millions d’hectares dans les prochaines années, aura, selon-elle, une dimension environnementale et climatique d’une importance capitale sur le plan écologique, et constituera un moyen efficace de lutte contre le phénomène de désertification, outre la remise en état des sols, l’intensification du couvert végétal selon une nouvelle approche.
Pour Mme. Dahleb, le projet ne se limite pas uniquement au plan environnemental, mais aura également une dimension économique très importante, d’autant que le projet inclue, également, la plantation d’arbres fruitiers, soit une production végétale abondante, outre la production du bois à l’avenir, précisant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a enjoint de créer des start-up spécialisées dans le reboisement, l’irrigation et le suivi, selon des cadres technico-académiques et scientifiques.
A cet égard, la ministre a annoncé la mise en place de schémas locaux, en vue de permettre aux wilayas très vulnérables de s'adapter aux changements climatiques, parallèlement à l’organisation de campagnes de sensibilisation au profit de l’ensemble des acteurs, afin d’élever le niveau de conscientisation en termes de lutte contre la désertification, et mettre en avant l’importance du barrage vert.
D’autre part, la ministre a fait savoir que l’Algérie, a également procédé à la mise en valeur de terres sahariennes en les cultivant de différentes semences et plants agricoles, dont certains produits ont été exportés à l’étranger, outre l’affectation de centaines de milliers d’hectares au profit d’investisseurs privés, à l’effet de leur mise en valeur et l’octroi d’autorisation de forage de puits.
La rencontre qui a vu la participation de cadres et de représentants d'organismes actifs dans le secteur, a été caractérisée par des interventions et des exposés sur le projet du barrage vert et ses dimensions environnementales, le phénomène de la désertification dans les zones steppiques, le changement climatique entre adaptation et atténuation, et les stations d'épuration des eaux.
A cet égard, le conservateur des forêts de la wilaya, Mohamed Doumi, a déclaré lors de son intervention que "sur la base des enseignements tirés et en tenant compte des besoins actuels de développement des régions arides et semi-arides, l'approche à adopter dans le cadre de la réhabilitation du barrage vert n'est pas seulement la plantation d'arbres, mais aussi un ensemble d'actions et de projets multisectoriels visant à préserver, protéger et valoriser les ressources naturelles en développant un système pastoral durable afin de faire du barrage vert une ressource importante dans l'économie nationale et locale".
A cette occasion, la ministre a participé à la session du conseil de wilaya sur l'enfance, où elle a répondu aux préoccupations sur la relation entre l'enfant et l'environnement, coïncidant avec la célébration de la Journée internationale de l'enfance.
Au terme de sa visite à Djelfa, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables a inspecté un projet pilote de tri sélectif à la cité universitaire des filles "Messitfa M'barka" avant de visiter une exposition et un projet privé d'aménagement d'une forêt récréative sur la route de Moudjebara dans la ville de Djelfa.