Le Professeur Karboua explique comment les CAC soulagent le CPMC

Le Professeur Karboua explique comment les CAC soulagent le CPMC

04/02/2025 - 15:11

Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes en Algérie, tandis que le cancer colo-recto fait ravage chez les hommes, suivis de celui de la prostate, des poumons et de la Tyroïde», a affirmé, ce mardi, le professeur Asma Karboua, chef de service oncologie au CHU Mustapha, précisant que « son augmentation est exponentielle », tout en rappelant que cet accroissement est passé de 9 000 nouveaux cas/an à 14 000/an de cancer du sein chez la femme (jeunes en moyenne), puis  à 51 000 nouveaux cas par an.

La spécialiste déplore que les enfants soient touchés par cette maladie silencieuse citant par ordre de classement «le cancer hématologique, la leucémie et les tumeurs cérébrales ».

Intervenant à l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3, de la Radio algérienne, à l’occasion de la Journée mondiale du cancer, la Cheffe de service d’oncologie au Centre Pierre et Marie Curie d’Alger (CPMC) rappelle que le Cancer, tous genres confondus, « constitue un fardeau de par son incidence, par la mortalité et par le coût de la prise en charge ».

Effectivement, pour pallier à cette incidence qui ne cesse d’augmenter, c’est la lutte contre les facteurs à risque qu’on désigne par la prévention primaire, dit-elle, ajoutant que cette prévention peut ne pas exister et on va aller vers la prévention secondaire qui est le dépistage.

Les CAC soulagent la surcharge mais pas les délais d’attente

Concernant la prise en charge, l’invitée de la radio, rappelle qu’il y a 20 centres anti cancer (CAC) de prise en charge qui viennent, selon elle, soulager le CPMC qui regorge de monde et ont allégé un peu les files d’attente et assurer en quelque sorte l’équité des soins entre les régions où les patients reçoivent les mêmes traitements oncologiques.

L’oratrice ne manquera pas de regretter le fait qu’une partie de ces CAC seulement qui soit opérationnelle, appelant à l’ouverture du reste afin des CAC d’améliorer la situation pour une population de malades qui s’amplifie.

Leur mise en service permet d’alléger davantage la surcharge sur les centres en fonction, qui répondent, selon elle, aux normes internationales et qui n’ont rien à envier aux centres étrangers.

Plusieurs traitements disponibles

En outre, Pr. Karboua indique que « les CAC ne prodiguent pas que les soins classiques tels la chimiothérapie et la radiothérapie, mais assurent aussi la thérapie ciblée, l’hormonothérapie et récemment l’immunothérapie », rappelant au passage que « ce n’est pas tous les cancéreux qui sont admis à l’immunothérapie », saluant la décision du président de la République qui a donné instruction pour la levée de toutes les restrictions sur l’acquisition de médicaments et équipements médicaux.

Aussi, elle souhaite que « les CAC reçoivent les mêmes nouveaux accélérateurs comme ceux reçus au CMPC afin que les délais d’attente diminuent et diminuer la charge sur les accélérateurs en fonction pour décompresser « le goulot d’étranglement » subi par les services de radiothérapie et améliorer leur  situation.

De plus, les patients ne sont pas remboursés en temps réel, parlant du privé qui peut, selon elle, rendre service. Et de noter que, s’agissant des délais, ces CAC sont pluridisciplinaires et manquent souvent des personnels adéquats et nécessaires au sein de la chaine des intervenants au niveau des diagnostics comme les radio-physiciens, les oncologues, les préparateurs, les paramédicaux et les pharmaciens.

Le dépistage précoce pour les cancers silencieux

Par ailleurs, elle indique que la prévention précoce ou primaire par les vaccins, est de rigueur, mettant l’accent sur le dépistage des cancers silencieux qu’on ne peut prévenir, comme pour le cancer des poumons et de la prostate.

« Avec la prévention primaire et le dépistage on peut traiter à l’état précoce la maladie et avec un moindre coût ». assure la spécialiste

« Il s’agit de dépistages banaux comme celui du colon ou de l’ovaire, entre autres, pour lesquels on doit chercher les diagnostics précocement », suggère-t-elle, priorisant l’éducation, qui reste pour elle un atout pour la prise de conscience et de sensibilisation thérapeutique des patients.

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