Pr. Fatiha Gachi: «  la formation des paramédicaux et le dépistage précoce du cancer, deux nécessités nationales »  

Pr. Fatiha Gachi: «  la formation des paramédicaux et le dépistage précoce du cancer, deux nécessités nationales »  

CHU Bab El Oued
06/05/2025 - 13:13

En dépit du fait que la lutte contre le cancer a bénéficié d’un centre de lutte contre cette maladie qui touche annuellement 2 000 enfants annuellement, le désengorgement du CPMC, ce centre est nouvellement engorgé et la pression a repris de plus bel, a indiqué, ce mardi le Professeur en oncologie pédiatrique et chef de ce centre, Fatiha Gachi, lors de son passage à l’émission  « l’invité de la matinale », de la chaîne 2 de la Radio algérienne.

Ouvert en 2023, ce service a soulagé pendant deux ans la charge exercée sur le Centre Pierre et Marie Curie CPMC), dit-elle à l’émission, poursuivant toutefois que « seuls 28 lits son fonctionnels sur un total de 60 ». Et d’appeler « à l’ouverture des 32 lits restants ainsi qu’au renforcement du personnel, notamment les paramédicaux dont souffre énormément le centre ».

Mme Gachi est revenu sur un nombre de dysfonctionnement que connait le Centre établi à l’hôpital Lamine Debaghine (Bab El Oued) dont le manque du personnel qualifié, l’équipement, l’insuffisance de médicaments. Des axes d’ailleurs soulevés lors des dernières assises sur la lutte contre le cancer, tenues à Alger les 3 et 4 mai courant.

Intensifier la prévention

Il s’agissait, selon l’invitée de la Chaine 2 « d’accélérer l’application du plan de prévention et de lutte contre le cancer lors desquelles tous les spécialiste ont été invités et les autres intervenants tels que le ministère de l’Education, de l’Enseignement supérieur, pour travailler ensemble à l’objet de faire un état des lieux et d’établir ensemble  un plan de cancer 2036 et un plan d’action pour 2025-2026 ».

Plusieurs ateliers ont travaillé à l’établissement de cette stratégie national, notant que le principal est celui de la « prévention » comprenant plusieurs axes dont « le tabac et l’alcool ».

Pour la spécialiste, « le tabac est devenu un phénomène national en milieu scolaire ». Il est très important de lutter contre ce fléau social en étroite relation avec le cancer et ce, en collaboration du secteur de l’éducation et la jeunesse. Pour réduire à 50% le taux de cancer chez les enfants.

« Autrefois, le tabac était soupçonné d’avoir un lien avec le cancer du poumon, maintenant on est certain », tranche-elle, d’où « la nécessité de sensibiliser cette tranche d’âge de stopper la pente ascendante », rappelant que sur les 65 000 nouveaux cas, on recense 2 000 nouveaux enfants atteints qu’on peut guérir si le diagnostic est établi par anticipation lors du dépistage précoce.

Le ministère de l’Education a promis, annonce-t-elle, qu’à partir de la saison prochaine, « d’introduire un programme de sensibilisation envers les élèves et leurs parents sur les dangers du tabac et la malnutrition » qui est selon elle, « est un autre facteur causal du cancer chez les enfants ».

Nécessité du dépistage précoce

Mme Gachi souligne que « le dépistage précoce devient indispensable chez les garçons comme chez les files » car explique-t-elle « il aide à la fois de réduire le nombre des cas et le prix de guérison », arguant que « plus le cancer est avancé, plus il est difficile et cher à soigner ».

La sensibilisation doit être intensifiée à l’adresse des parents sachant les facteurs de l’environnement agissent rarement mais les facteurs favorisant restent génétiques.

Par ailleurs, l’oratrice insiste sur « la facilitation des diagnostics pour dépister précocement la maladie ».

« Si on améliore le parcours du cancéreux, on facilite le diagnostic et ainsi l’accès au traitement des patients sera bénéfique pour la santé publique », dit-elle encore.

Pour cela, elle appelle les pouvoirs publics « à augmenter le nombre d’accélérateurs, actuellement insuffisant pour améliorer la radiothérapie ».

Et de rassurer que « le début de production nationale des anticancéreux comblera de fait l’autosuffisance en médicaments. C’est l’une des recommandations des dernières assises sur la maladie qui gagne en ampleur à laquelle est ajoutée la formation du personnel paramédical ».

Radio Algérie Multimédia