Attaf : l’ONU demeure paralysée dans son action, marginalisée dans son rôle et réduite au silence

Attaf ONU
29/09/2025 - 16:10

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a prononcé, ce lundi, un discours lors de la séance de débat général de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, rappelant que l’ONU s’apprête à souffler sa 80ᵉ bougie dans un contexte international « d’une extrême turbulence, d’une extrême gravité et d’une extrême complexité », marqué par l’accumulation des crises et des conflits, alors que les solutions et les règlements demeurent absents.

Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que ce contexte mondial est également caractérisé par l’accélération des révolutions technologiques dans tous les domaines, tandis que l’écart de développement entre le Nord et le Sud ne cesse de se creuser. « Les chartes, les pactes et les engagements se multiplient, mais l’application de leur lettre comme de leur esprit reste rare », a-t-il déploré.

Face à cette situation, a poursuivi M. Attaf, « notre organisation onusienne demeure paralysée dans son action, marginalisée dans son rôle et réduite au silence ».

Les principes consacrés par la Charte sont bafoués, les résolutions adoptées demeurent inappliquées, et le multilatéralisme qu’elle incarne est remis en cause par des pratiques unilatérales ainsi que par des tendances isolationnistes et protectionnistes.

Pour le ministre, « toute la responsabilité repose sur nous, États membres, pour redonner toute sa force au droit international, revitaliser l’action multilatérale et permettre à l’ONU de retrouver sa place en tant que cœur battant du système international fondé sur la primauté du droit et de la légalité ».

Évoquant l’anniversaire de la création des Nations unies, M. Attaf a insisté sur la nécessité de rappeler la question palestinienne, « cause inscrite de manière permanente à l’agenda onusien et dont l’âge égale celui de notre organisation ». Le fondement juridique de cette cause, a-t-il souligné, est profondément enraciné dans les principes de la Charte.

Il a rappelé que l’histoire de la question palestinienne est consignée dans plus de 1 000 résolutions confirmant ses droits et sa légitimité, avec plus de 900 adoptées par l’Assemblée générale et près de 100 par le Conseil de sécurité.

Selon lui, cette cause fait aujourd’hui face au « plus grand danger de son histoire », celui de son effacement pur et simple à travers l’annexion des terres, le déplacement de la population, l’asphyxie des institutions légitimes qui l’incarnent, et la destruction du consensus autour de la solution à deux États.

« La menace ne se limite plus aux frontières palestiniennes, puisque l’occupation israélienne affiche désormais ouvertement son intention de relancer ce qu’elle appelle +le projet du Grand Israël+ », a averti M. Attaf.

Il a affirmé que cette situation impose à la communauté internationale des responsabilités accrues, « qui ne souffrent ni l’évasion, ni l’esquive, ni le renoncement », mais exigent une action résolue afin que la fin de la huitième décennie de l’ONU soit également la fin des souffrances, des tragédies et des épreuves infligées au peuple palestinien.

M. Attaf a insisté sur la responsabilité de la communauté internationale à protéger les pays voisins de la Palestine, notamment le Liban, la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, des menaces et dangers que leur fait peser ce projet expansionniste israélien.

Enfin, il a réaffirmé la nécessité urgente de préserver les fondements de la solution à deux États et d’accélérer l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain dans les frontières de 1967, avec pour capitale Al-Qods Echarif, comme seule solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien.

Radio Algérie Multimédia

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