Les participants au Digital African Summit, dont les travaux se sont ouverts mardi à Alger, ont plaidé en faveur de l’accélération des innovations numériques pour le développement durable en Afrique à travers la mise en place d’une stratégie commune de transformation numérique du continent.
Le Commissaire de l’Union africaine (UA) à l'éducation, à la science, à la technologie et à l'innovation, l’Algérien Mohamed Belhocine, a indiqué que l’UA a élaboré une stratégie de transformation numérique pour l'Afrique qui vise à promouvoir l'intégration du continent, générer une croissance économique inclusive et réduire la fracture numérique.
« L'Agenda 2063 de l'Union Africaine appelle à accélérer les actions pour catalyser la révolution de l'éducation et des compétences et promouvoir activement la science, la technologie, la recherche et l'innovation, dans le but ultime de renforcer les connaissances, les ressources humaines, les capacités et les compétences pour l'avenir de l'Afrique", a-t-il rappelé.
Élaborer une stratégie d'éducation numérique
Il a affirmé que pour atteindre cet objectif, l'UA est en train «d’élaborer une stratégie d'éducation numérique pour promouvoir la citoyenneté numérique, faciliter l'utilisation des TIC pour l'enseignement, l'apprentissage et la recherche et renforcer la compétitivité de l'Afrique ».
Selon lui, « pour que l'innovation numérique prospère en Afrique, il nous incombe de veiller à ce que l'écosystème d'innovation requis soit en place. Cela inclut, entre autres, les politiques habilitantes, les compétences requises, l'architecture de financement durable pour la recherche et le développement et bien sûr une participation active du secteur privé ».
La digitalisation une pièce maîtresse de la nouvelle ère économique
De son côté, le président-directeur général du Groupe public Télécom Algérie, Khaled Zarat, a qualifié la digitalisation, basée sur l'innovation et les TIC, de « pièce maîtresse de la nouvelle ère économique où l'Afrique aura enfin un rôle majeur à jouer »
Pour M. Zarat, le salon est une opportunité pour les participants africains « de discuter, d'échanger et d'esquisser ensemble une stratégie de transformation numérique du continent centrée sur nos intérêts communs ».
« Nous devons contribuer à la révolution numérique »
« Nous devons contribuer à la révolution numérique en cours dans le monde en tant qu'acteur et non plus seulement en tant que consommateur », a-t-il dit, soulignant que « l'Afrique est un marché ciblé et apprécié des plus grandes entreprises numériques du monde, pour faire des profits, qui, malheureusement, sont à peine réinvestis dans le continent ».
Il a plaidé, à cet égard, pour « une approche collaborative du Groupe Télécom Algérie, capable d'identifier les synergies nécessaires à la création de valeurs ajoutées aux côtés de ses partenaires africains, pour relever des défis majeurs à savoir améliorer le réseau de télécommunications existant, démocratiser la connexion haut débit et adopter le Cloud ».
Le Président du Conseil d'Administration de l'Union Postale Universelle (UPU), l’ivoirien Isaac Gnamba Yao, a, pour sa part, indiqué que l’UPU a entamé une « grande mutation » dans le secteur postal avec la mise en place de plans stratégiques dont le fil dorsal est désormais le numérique.
Il a fait savoir que depuis une dizaine d’années, l’UPU a adopté une feuille de route visant l’introduction du numérique dans les stratégies adoptées par les opérateurs postaux, la digitalisation des services postaux et le développement du e-commerce, ajoutant que cette démarche place désormais la poste au cœur des dispositifs socio-économiques des Etats africains et du monde.
Aller directement vers la 5G
D’autres intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d’adopter des technologies nouvelles permettant un développement rapide du digital dans le monde, à l’image du Directeur général de l’entreprise des télécommunications Ericsson Algérie, Yacine Zerrouki, qui appelle à aller directement vers la 5G, proposant du très haut débit et une latence fortement réduite, tout en évitant le risque de saturation des réseaux lié à l'augmentation des usages numériques (smartphones, tablettes, objets connectés).
Plus de 1.200 décideurs, une centaine d’entreprises et startups exposantes, issus d'une vingtaine de pays d'Afrique et du monde, participent au Digital African Summit, du 31 mai au 2 juin, avec pour objectif de regrouper les acteurs africains du secteur pour envisager ensemble l'édification de projets futuristes sur le continent et ailleurs dans le monde.