Mourad Ben Amzal : le recrutement des personnes aux besoins spécifiques souffre de mentalités limitées

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14/03/2023 - 12:05

Les difficultés liées à l’insertion sociale et professionnelle des personnes aux besoins spécifiques demeurent encore de nos jours posées avec acuité en Algérie, et ce, en dépit de tout l'arsenal juridique régissant cette catégorie sociale.

Ce qui renvoie à dire qu'il s'agit plutôt d'un « problème de culture », comme l’explique M. Mourad Ben Amzal, Directeur du département de la protection et de la promotion des personnes handicapées au ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, invité ce mardi de la chaine 2 de la Radio Algérienne. 

Invité à la Radio à l'occasion de ce 14 mars, journée internationale des handicapés, M. Ben Amzal rappelle à ce titre la loi exigeant de tout employeur qu'au moins 1% de son effectif compte parmi les personnes aux besoins spécifiques. « C’est une population qui existe et qu’on ne peut marginaliser », appui-t-il.

Il déplore que « le recrutement d’une personne n’est pas une chose aisée, notamment chez le privé », relevant le fait que pour recruter « il faut réunir les conditions de travail telles que l’accessibilité dans les structures d’accueil. »

« L’accessibilité est un volet très important, poursuit-il, car elle permet à l’handicapé moteur, par exemple, de vaquer à ses besoins. Or, cet aspect demeure problématique en dépit des textes de loi concernant l’accessibilité qui reste en deçà des ambitions édictées par la loi. »

Une séquence l'intervention de M. Ben Amzal à la matinale de la chaine 2 

Face à cet état des lieux, l’invité de la chaine 2 appelle à l’obligation qu’« un entrepreneur ne peut démarrer un projet si, au préalable, il n’a pas dans le cahier de charge cette disposition d’accessibilité ». L’accessibilité doit être une condition sine qua non, estime-t-il, soulignant « l’impératif de la conjugaison des efforts de tout le monde, à commencer par le contrôle et le suivi ». 

« Si chacun s’y met de son côté de manière pragmatique, on aura un  travail performant dans le cadre d’un plan harmonieux afin que la personne concernée ressent le changement ». Et ce, enjoint-il, dans tous les secteurs notamment, l’accès au transport et à l’information en temps réel.

Selon M. Ben Amzal, le souci est de concrétiser le principe de l’égalité des chances et rendre à l’handicapé le sentiment d’une personne à part entière avec les mêmes devoirs et droits que les autres.

« Pour y arriver, dit-il, il faut s’entendre sur des actions opérationnelles élaborées sur l’année dans le cadre de la Commission intersectorielle, existante au niveau du ministère.»

« Recruter, ce n’est pas faire de l’assistanat ou du social, mais recruter sur un besoin avéré », rappelle l’orateur, car, selon lui, « l’Etat contribue significativement pour l’adaptation des postes pour handicapés et les recruteurs bénéficient aussi des réductions de charges patronales. »

Par ailleurs, le responsable évoque les différentes catégories d’handicapés qui souffrent plutôt au niveau de la formation. Le ministère s’affaire, dit-il, à accompagner les autres personnes handicapées, citant les autistes, entre autres handicaps, et les inscrire dans des centres spécialisés. « Leur enseignement spécialisé est assuré selon un programme adapté ».

S’agissant de l’appareillage, M. Ben Amzal a tenu à remercier l’ONAAPH (Office National d'Appareillages et d'Accessoires pour Personnes Handicapées) qui a « ouvert ses portes et fournit gracieusement les appareils en étroite collaboration avec le ministère de la solidarité ».

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