Le nouveau code communal sera prêt d’ici la fin du mois en cours. À l’effet de garantir un bon développement des communes, des changements doivent être opérés dans cette nouvelle mouture pour donner plus de prérogatives aux élus, appelés à changer de mode de gestion, estime Arezki Chenane, professeur en sciences économiques à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
La rencontre Gouvernement-walis débutera ce mardi et sera placée sous le thème «Collectivités locales : locomotive du développement national». Les participants à cette rencontre aborderont, entre autres sujets, les questions relatives aux mécanismes favorisant un développement local durable.
Toutefois, et afin de faire de la collectivité locale une réelle locomotive du développement, le nouveau code communal doit assurer aux présidents des assemblées populaires communales (P/APC) davantage de prérogatives, préconise M. Chenane lors de son passage dans l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
« L’élu doit mener des actions pour répondre, non seulement, aux préoccupations de ses citoyens, mais également pour développer son territoire. Donc, il est impératif de passer d’une logique administrative de la gestion, à une logique de gestion de développement en initiant dans projets adaptés aux spécificités des territoires de chaque commune », affirme l’intervenant.
Le professeur en sciences économiques enchaine en insistant sur le développement du principe de la décentralisation. Selon lui, il faut donner plus de pouvoir aux élus, leur éviter les blocages bureaucratiques, leur permettre d’initier des projets en toute liberté, et surtout, les responsabilisé.
« L’innovation dans la gestion ne contraint pas le président de l’APC à trouver des solutions idoines pour manager et développer son territoire », rappelle M. Chenane.
Pour le spécialiste en économie du développement, la collectivité locale doit devenir un espace de développement et sortir des pratiques bureaucratiques et administratives pour définir des projets de développement adaptés au territoire, tout en étant aussi dans le cadre de la gouvernance participative.
« Il faut savoir également comment associer le citoyen à la prise de décision dans la gestion de sa collectivité, lui rendre aussi sa confiance de son appartenance à son territoire, à l’effet de développer le principe du vivre ensemble », a-t-il ajouté.
Rendre les communes plus attractives
Interrogé sur les dispositions à prendre pour tenter de résoudre les problèmes d’inégalité de développement, de richesse ou encore de dotations factorielles (naturelle, économique et humain) qui existent entre les différentes communes, M. Chenane explique que ces déséquilibres doivent être corrigés par le mécanisme de la péréquation financière opéré par la Caisse de garantie et de solidarité des collectivités locales.
Cependant, les inégalités demeurent toujours, et ce, en dépit de l’existence du système de péréquation financière, constate l’invité de la Chaîne 3. D’après lui, rendre les communes plus attractives, notamment, aux investisseurs, entre autres, constitue une partie de la solution à cette problématique.
« Le président de la commune doit savoir comment rendre son territoire attractif en attirant les investisseurs, particulièrement les entreprises, qui peuvent être source de la création de la richesse et de l’emploi », indique M. Chenane rappelant au passage que la loi n°22-18 sur l’investissement qui accord divers avantages aux investisseurs, notamment sur le plan fiscal.
Radio Algérie Multimédia