Conseil de sécurité : les A3+ appellent à une transition inclusive en Syrie

Conseil de sécurité : les A3+ appellent à une transition inclusive en Syrie

Le groupe A3+ au Conseil de sécurité de l'ONU condamne "fermement" les  interférences étrangères au Soudan
25/04/2025 - 18:55

Le Groupe A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a appelé, vendredi à New York, à une transition inclusive en Syrie, soulignant qu'une paix durable nécessite l'engagement de toutes les composantes de la société syrienne.

«Le groupe A3+ est fermement convaincu qu'une transition réussie et inclusive doit être menée et prise en charge par les Syriens, avec le soutien ferme de la communauté internationale. Ce processus doit rester conforme aux principes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité», a affirmé le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, l'ambassadeur, Amar Bendjama dans une allocution lue au nom du Groupe A3+ lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.

Soulignant, à ce titre, qu'à ce stade critique, le rôle des Nations Unies demeure essentiel, le diplomate a réitéré l'importance pour les A3+ «de préserver l'indépendance et la capacité opérationnelle des agences des Nations Unies».

L'A3+ salue notamment «l'annonce récente d'un nouveau gouvernement de transition par les autorités intérimaires et attend avec intérêt les prochaines étapes qui contribueront à garantir un processus politique inclusif».

«Nous soulignons qu'une paix durable nécessite l'engagement de toutes les composantes de la société syrienne. L'inclusion n'est pas seulement souhaitable, elle est essentielle à une coexistence durable et à la réconciliation nationale. Cela inclut l'autonomisation des femmes, des jeunes et des communautés», a insisté M. Bendjama.

Le Groupe A3+ a également salué, «le dialogue permanent entre les autorités intérimaires et les différentes communautés syriennes», relevant que, «les différends peuvent et doivent être résolus par le dialogue et la réconciliation, et non par la confrontation».

Par ailleurs, les A3+ appellent à «la dissolution de toutes les factions militaires et à leur intégration harmonieuse dans la nouvelle armée syrienne», soulignant que, «cette étape est essentielle à l'unité nationale et à l'instauration d'un environnement sécuritaire stable».

M. Bendjama a, en outre, insisté sur «l'importance de faire en sorte que les responsables de toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme commises tout au long du conflit syrien rendent compte de leurs actes», notant que «la justice et l'obligation de rendre des comptes sont des éléments essentiels de la réconciliation».

«La douleur du peuple syrien est profonde, mais nous croyons en sa résilience et en sa capacité à trouver des solutions durables à ses difficultés avec le plein soutien de la communauté internationale, y compris du Conseil de sécurité», a-t-il assuré, indiquant que, «la lutte contre les discours de haine et les propos incendiaires est primordiale».

D'autre part, le Groupe A3+ a réitéré «son soutien indéfectible à l'unité, à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la Syrie», soulignant qu'il ne s'agit pas d'idéaux abstraits, mais de principes fondamentaux qui doivent être respectés par tous.

A cet égard, il s'est dit «vivement préoccupée par les attaques répétées et les violations de la souveraineté syrienne» par l'entité sioniste.

«L'A3+ condamne fermement ces opérations militaires qui violent le droit international, notamment la Charte des Nations Unies, et plus particulièrement son article 2, qui interdit la menace ou l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat. Nous appelons au plein respect de l'Accord de désengagement de 1974», a déclaré M. Bendjama.

Les A3+ demandent instamment «la cessation immédiate des incursions (sionistes) en territoire syrien et le retrait complet de toutes les forces (sionistes)», rappelant que, «le plateau du Golan demeure un territoire syrien au regard du droit international, comme l'a réaffirmé la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité».

Soulignant également que le chemin de la reconstruction en Syrie requiert le soutien indéfectible de la communauté internationale, M. Bendjama a indiqué qu'«il était nécessaire de créer les conditions propices pour prévenir la résurgence du terrorisme, qui menace à la fois les Syriens et la paix et la sécurité internationales».

Le diplomate a qualifié la situation humanitaire en Syrie de «désastreuse», faisant savoir que, «l'augmentation des besoins, conjuguée aux sanctions unilatérales, a aggravé les souffrances des civils, alors même que plus de 1,5 million de personnes déplacées sont rentrées chez elles depuis novembre 2024».

«Ces circonstances ne créent pas un environnement propice au retour sûr, volontaire et digne des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays», a-t-il alerté.

Dans ce contexte, il a appelé les donateurs à «honorer leurs engagements financiers en faveur des opérations humanitaires en Syrie».

«Nous devons aider les Syriens à reconstruire leur vie et leurs communautés. Cela implique d'investir dans les infrastructures, l'éducation et les soins de santé afin de jeter les bases d'une prospérité à long terme», a-t-il insisté, tout appelant à la levée des sanctions unilatérales, dont les justifications initiales ne tiennent plus.

M. Bendjama a insisté sur le fait qu'«une stabilité et une prospérité durables nécessiteront une approche globale, favorisant la sécurité, la reprise économique et une gouvernance inclusive».

«Toute initiative risquant de faire dérailler le processus de transition doit être évitée. Aujourd'hui plus que jamais, la communauté internationale doit rester unie avec le Conseil de sécurité pour soutenir la Syrie et son peuple», a-t-il conclu.

APS