L’avocat au barreau de Strasbourg et diplômé en droits international, Julien Martin a indiqué, ce mardi dans un entretien accordé à la chaîne 3 que « le cessez-le-feu entrée en vigueur depuis vendredi dernier à Ghaza est purement politique et qui n’a rien à avoir avec la constatation juridique du génocide commis dans la bande de Ghaza ».
A la question de savoir si cette démarche visait à étouffer toute tentative juridique pour condamner ce génocide et ses auteurs, Me Martin a affirmé que « dès le départ, nous assistons à des tractations politiques et des positionnements politiques des Etats, mais aussi d’une course à une certaine forme de diplomatie avec Israël pour lui permettre à tout commettre, y compris l’irréparable », insistant qu’il s’agit bel et bien d’un « positionnement éminemment politique qui a pris le pas sur tous les constats juridiques ».
Aux yeux de l’invité de la Radio algérienne, « les crimes de guerre sont imprescriptibles. Il s’agit de crimes contre l’humanité. Sur la qualification du mot +génocide+, il faut savoir que le génocide est une catégorie de crime contre l’humanité », ajoutant qu’« il y a eu de nombreuses ordonnances, dont celles de la Cour internationale de justice (CIJ) en janvier et en avril 2025 ».
Dans ce sens, Me Martin a souligné qu'« Israël n’a jamais respecté ces ordonnances pour prévenir le risque de génocide. Du coup, il y a de grandes chances de penser que le crime de génocide sera caractérisé ».
Du reste, le convive de la chaîne 3 a affirmé qu’« il faudra identifier les victimes qui pourraient solliciter les juridictions pour atteindre les complicités et même les juridictions nationales avec leurs compétences universelles (…) Ce sera aux ONG de faire toute une instruction sur l’identification des dommages et des préjudices subis par les victimes pour canaliser les complices de ce crime de génocide ».
Revenant au cessez-le-feu, il dira que « les conditions de ce dernier est, certes, un deal. Mais quid de l’indépendance de la Palestine et quid de l’autonomie de la Palestine? Car la reconnaissance d’un Etat palestinien n’a pas de sens si cet Etat ne récupère pas son territoire et sa totale autonomie et si elle est sous le joug d’un apartheid », soulignant que « ce cessez-le-feu ne va pas absolument résoudre la question palestinienne et de l’occupation des territoires palestiniens par Israël ».
Farid-B-Radio Algérie Multimédia