Pris de panique et n'ayant pas trouvé de solutions appropriées pour faire face à la cherté de la vie et à l'envolée des prix, le régime du Makhzen a décidé d'une mesure radicale de renoncer aux exportations de certains produits agricoles vers l'Afrique de l'Ouest, suscitant le mécontentement général notamment au sein des milieux professionnels.
En effet, l'interdiction de ne plus exporter certains légumes produits au Maroc (tomates, pomme de terre et oignon) vers des pays d'Afrique de l'Ouest, prise jeudi dernier, par le gouvernement d'Akhannouch a été vivement dénoncée par l'Association marocaine des fournisseurs de fruits et légumes, évoquant une "décision prise à la hâte et sans concertation avec les concernés", ont rapporté plusieurs titres de la presse locale.
Selon cette organisation, "l'interdiction avait été instaurée sans aucun dialogue", soulignant qu'"il aurait été plus logique d'imposer une réduction des exportations, plutôt que de les arrêter complètement".
Du coup, les clients des pays de l'Afrique de l'Ouest ne seront plus approvisionnés jusqu'à nouvel ordre, par les expéditions marocaines de ces légumes, ont indiqué les médias locaux citant l'autorité des exportations de produits agricoles, Morocco Fodex, qui avait motivée cette mesure par "la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire dans le Royaume", après que les prix de ces légumes ont augmenté à un rythme alarmant."La décision de Morocco Fodex a été communiquée aux négociants par téléphone", a déclaré un haut responsable de l'Association marocaine des fournisseurs de fruits et légumes du marché africain, ajoutant qu'elle avait été prise avec effet immédiat le jeudi 9 février.
Cette interdiction d'exportations des produits agricoles a été prise à la veille du mois du Ramadhan, est considéré par les médias locaux, comme une mesure "extrême" décidée par le Makhzen, pour tenter de peser sur les prix des produits alimentaires qui ont atteint des seuils alarmants.Pour les exportateurs de légumes marocains, Il est clair que l'interdiction d'exporter signifie quasiment la faillite de nombreux fournisseurs, sans compter la perte d'emplois et le véritable discrédit créé vis-à-vis des clients étrangers habitués à s'approvisionner auprès des fournisseurs marocains.
Pour d'autres exportateurs, ils considèrent que cette décision d'interdiction "unilatérale" va impacter lourdement le secteur agricole. "Nous vendons à perte sur le marché local. L'exportation nous permet au moins d'équilibrer et couvrir nos charges qui ne cessent de s'accumuler", a précisé un exportateur marocain, prévoyant des "pertes qui pourraient être graves pour les acteurs du secteur".D'autres intervenants ont compris à travers cette mesure "surprise" que la renonciation à des revenus en devise tirés des exportations agricoles traduit "le désarroi" et la "panique" du Makhzen, qui peine à trouver des solutions adéquates aux revendications socio-économiques exprimées par les citoyens marocains.
Une alliance de partis, syndicats et associations comptent investir la rue et organiser des marches et actions de protestation à travers le royaume le 20 février pour dénoncer la hausse alarmante et sans précédent des prix qui pèse sur le pouvoir d'achat des Marocains.