Les forces d'occupation marocaines ont réprimé un sit-in pacifique organisé, lundi, par des associations sahraouies des droits de l'homme dans la ville occupée de Laâyoune pour réclamer le droit à l'indépendance et à l'autodétermination, et ce, pendant la visite de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans les territoires sahraouis occupés.
Selon des sources locales des droits de l'homme, citées par des médias sahraouis, «les manifestants ont été dispersés par la force et empêchés de s'exprimer et de manifester pacifiquement pour réclamer le départ de l'occupation marocaine et le droit légitime du peuple sahraoui à la liberté, à l'autodétermination et à l'indépendance».
L'intervention musclée des forces marocaines contre les manifestants, qui ont été pourchassés dans les rues et artères de la ville, a fait plusieurs blessés. Les femmes n'ont pas été épargnées par la barbarie des forces d'occupation, qui tenaient «des propos racistes et haineux à l'égard des manifestants», selon l'agence de presse sahraouie (SPS).
Des éléments des forces d'occupation marocaines, en civil et en uniforme, ont violenté des militantes sahraouies qui arboraient des drapeaux de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Ils se sont acharnés sur la militante et ancienne détenue politique sahraouie Mahfouda Bamba Lefkir, qui s'est évanouie avant d'être transférée à l'hôpital avec un groupe de militantes sahraouies, a précisé SPS.
Par ailleurs, le site sahraoui «Equipe Media» dispose d'images et de vidéos montrant la brutalité des forces d'occupation marocaines contre les manifestants sahraouis sur l'avenue de Smara, qui a été bouclée pour empêcher les citoyens de réclamer leur droit à l'autodétermination. Plusieurs vidéo postées sur les réseaux sociaux montrent les militantes sahraouies des droits de l'homme Leouaâra Khia, Meriem Dember et Mahfouda Bamba Lefkir, et la journaliste Salha Boutenguiza, brutalisées et violentées.
Présents à leurs côtés, les militants sahraouis Abderrahmane Zyou (président de la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis), Hasna Edouihi et Laârousi Takelbout ont été humiliés et agressés physiquement par la police et des unités paramilitaires, alors qu'ils tentaient de participer à la manifestation.
Dans le contexte de la politique répressive systémique de l'occupant marocain, ses services de renseignement surveillent de près beaucoup de militants sahraouis pour les empêcher de s'approcher et de parler à l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental.
Le site sahraoui a également diffusé une vidéo montrant le déploiement par les autorités marocaines de renforts militaires, paramilitaires et d'unités de police et de forces auxiliaires à travers toute la ville de Laâyoune occupée pour empêcher les manifestations pacifiques auxquelles ont appelé des militants sahraouis. Des véhicules relevant de l'armée d'occupation et de la police, dont des canons à eau, ont été aperçus au centre-ville, tandis que d'autres forces étaient déployées sur l'avenue de Smara.
L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, est arrivé lundi à Laâyoune occupée pour une visite au Sahara occidental. «Par la suite, il attend avec impatience d'effectuer des visites dans la région et des réunions avec toutes les parties concernées avant la publication du rapport du secrétaire général (Antonio Guterres) au Conseil de sécurité en octobre», avait indiqué un communiqué de l'ONU.
«L'envoyé personnel espère approfondir davantage les consultations avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire progresser de manière constructive le processus politique au Sahara occidental au cours de ces engagements régionaux», selon la même source.
Face au durcissement du siège militaire imposé par l'Etat d'occupation dans les territoires sahraouis occupés et au déploiement accru de ses forces de sécurité et de police dans plusieurs villes sahraouies en prévision de la visite de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, le ministère sahraoui de l'Information a prévenu que le Maroc assumera l'entière responsabilité de toute campagne de répression ou escalade qui interviendrait pendant la visite de M. de Mistura.
Le ministère sahraoui a, dans ce cadre, exhorté le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations Unies à assumer leurs responsabilités dans la protection des citoyens sahraouis sans défense.