Le porte-parole du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Stéphane Dujarric, a indiqué, hier mercredi, que « la crise humanitaire s'aggrave à Ghaza qui continue de souffrir d'intenses bombardements qui ont fait de nombreuses victimes et détruit des infrastructures civiles vitales ».
Lors d’un point de presse régulier, M. Dujarric a soulevé les préoccupations croissantes des partenaires humanitaires concernant les restrictions d'accès, en particulier dans les zones situées au nord de Wadi Ghaza.
En ce sens, il dira que « les partenaires humanitaires mettent de plus en plus en garde contre un effondrement potentiel des services de santé à Deir al Balah et Khan Younès», soulignant l’intensification de l’agression sioniste dans ces régions, entraînant « une augmentation du nombre de victimes, de l'insécurité et des obstacles importants à l'acheminement de l'aide ».
Selon M. Dujarric, « cette situation a provoqué une grave pénurie de ressources médicales (…) Hier encore (mercredi-ndlr), seul un cinquième des 5 000 lits nécessaires pour répondre aux besoins de traumatologie et d'urgence à Ghaza étaient disponibles».
Pis encore, il révélera que « sur 77 centres de santé primaire, plus des trois quarts ne fonctionnent pas, ce qui prive de nombreuses personnes des services de santé de base ».
La crise a également un impact sur les personnes souffrant de maladies chroniques et mentales, a rappelé M. Dujarric, précisant que « quelque 350 000 personnes atteintes de maladies chroniques et environ 485 000 personnes souffrant de troubles mentaux continuent de voir leurs traitements interrompus à Ghaza ».
Au plan des personnes déplacées dans la bande Ghaza, M. Dujarric a affirmé que « 1,9 million de personnes sont désormais confrontées à des risques élevés de maladies transmissibles en raison des mauvaises conditions de vie, de la surpopulation dans les abris et du manque d'accès à l'eau, à l'assainissement et aux installations d'hygiène », mentionnant les efforts déployés par les partenaires humanitaires pour développer les services d'assainissement à Rafah et à Khan Younès.
A ce propos, il a noté que « les organisations d'aide continuent à faire face à des défis opérationnels majeurs, y compris des pénuries de matériel et des difficultés logistiques ».
Les conditions difficiles ont également affecté l'approvisionnement en eau. « La combinaison de l'acheminement de l'eau par camion, de l'eau dessalée et de la restauration de l'une des trois principales lignes d'approvisionnement en eau n'a permis d'assurer que 7% de la production d'eau à Ghaza, par rapport à celle d'avant le 7 octobre» , a affirmé M. Dujarric, soulignant ainsi la triste réalité de la crise humanitaire à Ghaza.