Le groupe A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Mozambique et Sierra Leone + Guyana) a souligné, hier lundi à New York, qu'un cessez-le-feu «inclusif» au Yémen était un «impératif» pour mettre en place un processus de paix dans ce pays du Moyen-Orient.
«Un cessez-le-feu inclusif à l'échelle de la nation est un impératif pour que le processus de paix se mette en place. C'est une priorité qu'il faut défendre», a indiqué le représentant de Sierra Leone aux Nations Unies, Michael Imran Kanu dans une allocution lue au nom du groupe +A3 lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Yémen.
Le diplomate a souligné que «des initiatives qui doivent perdurer et un échange mutuel de prisonniers pourraient générer la confiance nécessaire pour permettre aux parties de tenir leurs engagements en faveur du processus de paix».
«Le Groupe des A3+ soutient la reprise d'un processus de paix par le Yémen et pour le Yémen, à partir des références définies pour un règlement politique», a-t-il insisté.
A cet égard, le Groupe a appelé les parties à ne pas laisser advenir une escalade de la situation en mer rouge pour éviter de détourner l'attention d'un processus de paix effectif.
Le représentant du Sierra Leone a notamment exhorté les Houthis à participer constructivement aux efforts en cours avec l'envoyé spécial pour chef de file et également avec les autres initiatives régionales et internationales pour encourager le processus de paix.
«Les progrès accomplis jusqu'à présent par le gouvernement et les Houthis telle que l'ouverture de voies de circulation dans le gouvernorat de Taiz sont essentielles pour cimentez cette collaboration», a souligné M. Kanu.
Appelant également les Houthis à s'abstenir de toute mesure qui aurait un effet négatif pour les activités économiques, M. Kanu a, en outre, indiqué que le Yémen était confronté à «une situation humanitaire grave avec une insécurité alimentaire accrue et une forte malnutrition dans les zones contrôlées par le gouvernement».
«Le nombre de personnes qui reçoivent une aide et le volume des rations ont été réduits. Néanmoins les besoins humanitaires restent très importants», a-t-il déploré.
Il a rappelé que selon le Programme alimentaire mondiale, 18.6 millions de Yéménites auront besoin d'aide humanitaire en 2024, tandis que 17 millions de personnes connaissent une situation d'insécurité alimentaire. «Le Programme alimentaire mondial estime qu'il faudra 2.9 milliards en 2024 pour répondre à ces besoins», a-t-il signalé.
Dans ce contexte, le groupe A3+ a appelé la communauté internationale et les bailleurs de fonds non traditionnels tels que des organisations caritatives à contribuer davantage aux efforts visant à soutenir le Programme alimentaire mondial pour couvrir les 100 millions de financement restant pour que l'organisation puisse reprendre ses travaux et distribuer l'alimentation dans tous les pays.
Il a également appelé à établir des programmes de financement durables qui encourageront la croissance économique et porteront les PME/PMI par un soutien accru notamment aux entreprises dirigées par des femmes pour faciliter le commerce entre le nord et le sud dans le cadre de financement de type microcrédit.
«Nous soulignons qu'il est nécessaire de résoudre les causes profondes du conflit et appelons tous les acteurs concernés à faire preuve de laplus grande retenue pour donner la priorité aux moyens diplomatiques et politiques plutôt que militaires pour résoudre le conflit et garantir une paix pérenne au Yémen et dans la région», a déclaré le représentant du Sierra Léone.